Les fondements du projet pédagogique
Le gouvernement des sociétés modernes est aujourd’hui confronté à de nouveaux défis. Il doit notamment tenir compte de flux économiques globalisés, de migrations aux motivations variées, d’inégalités sociales exacerbées, de nouvelles technologies de l’information, de règles de plus en plus négociées, etc.
Dans ce contexte, la centralité de l’État s’est largement érodée, notamment en France et si l’Etat reste bien présent, ses modalités d’intervention sont en pleine recomposition. Les modes de production de l’action publique ont changé.
De nouveaux territoires de gouvernance ont émergé, comme l’Union européenne, les régions et les intercommunalités. D’autres territoires de décision ont fait leur retour, comme les villes.
Ces territoires sont devenus en quelques années des lieux essentiels de production de politiques publiques, de traitement des problèmes et d’intégration des populations. Pour autant, cette nouvelle donne territoriale n’est pas sans susciter des zones d’ombre. Elle redéfinit les frontières, les marges et les proximités en ouvrant sur de nouveaux voisinages ; elle redistribue les hiérarchies entre les territoires au profit des plus attractifs et compétitifs ; elle génère ses propres tensions sur les plans économique, social, environnemental, énergétique, etc.
Ces enjeux produisent de nouvelles exigences en matière d’expertise, de savoirs et de savoir-faire pour renouveler le regard sur l’action publique et les territoires. On le constate aussi bien dans le champ des politiques urbaines que dans celui du développement local, de la santé, des relations entre acteurs publics et privés à l’échelle européenne ou internationale. Ces enjeux suscitent un besoin croissant de professionnels aptes à innover, à expérimenter, à penser des stratégies de coopération et de développement qui sortent des chemins les plus balisés, à mettre en œuvre des projets durables et nouveaux, à dialoguer avec des acteurs de plus en plus divers, etc.
C’est autour de cette ambition qu’est construit le projet pédagogique du DEPT. Le DEPT entend, en effet, développer une offre de formation cohérente interrogeant les articulations entre actions, changements et territoires.
Le projet pédagogique met particulièrement l’accent sur la sensibilisation des étudiants aux alternatives, aux marges territoriales (que l’on songe à certaines « marges » urbaines ou aux « marges » de l’Europe), aux nouveaux modes de co-construction de l’action publique (tout particulièrement, de co-construction avec les citoyens, les habitants, les usagers des politiques de santé, etc.) tout en veillant à leur livrer un socle solide de fondamentaux en matière de gestion publique.
Il vise à doter les étudiants d’une capacité à appréhender la complexité contemporaine de l’action publique et des territoires pour répondre au mieux aux besoins des décideurs. Son originalité tient dans l’apprentissage d’une façon créative de penser la gestion de l’action publique à des échelles diverses et articulées, du local au global.
Pour ce faire, les formations du DEPT mobilisent des enseignants-chercheurs, des chercheurs et des praticiens soucieux du dialogue pluridisciplinaire, ouverts au débat intellectuel et aux expérimentations, et attachés à des fonctionnements collaboratifs.